Quel plaisir de prendre les mains de votre bébé pour lui apprendre à marcher, n’est-ce pas? Mais, est-ce la bonne chose à faire? Si votre poupon n’a pas encore été capable de se lever par lui-même, c’est parce que ses structures anatomiques (vertèbres, disques, muscles…) ne sont pas assez matures. Laisser l’enfant faire ses acquisitions motrices à son rythme et lui permettre de découvrir son corps et ses capacités dans un environnement sécuritaire sont les fondements de la motricité libre.

Source : www.bougribouillons.fr

Le concept de motricité libre est apparu dans les années 1960, en Hongrie. La pédiatre Emmi Pikler, qui travaillait dans un orphelinat de Budapest, a proposé cette nouvelle façon de faire : intervenir le moins possible dans le développement moteur de l’enfant afin qu’il acquière par lui-même les prochains mouvements et positions de son cheminement. « La motricité libre consiste à laisser libre cours à tous les mouvements spontanés de l’enfant sans lui enseigner quelque mouvement que ce soit », a affirmé Mme Pikler. Votre chiropraticien de famille abonde dans le même sens : obliger un enfant à adopter une position pour laquelle il n’est pas prêt peut entraîner des stress musculaires et articulaires et endommager les structures de son petit corps fragile. Mieux vaut laisser la nature suivre son cours.

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Le développement anatomique de l’enfant

À la naissance, le bébé a 33 vertèbres, dont 9 fusionneront pour former le sacrum et le coccyx. Le rachis du nouveau-né présente deux courbes primaires, propres aux quadrupèdes. Lorsque le bambin relèvera sa tête en position ventrale, la courbe du cou prendra forme graduellement. Vers un an, l’enfant passera en position debout et le creux dans le bas du dos commencera à apparaître. Les vertèbres s’ossifieront et les disques subiront un remodelage au cours des années. Les courbures définitives seront atteintes entre 15 et 20 ans environ.

La formation des courbes de la colonne vertébrale peut être perturbée par des postures ou des positions inadéquates, comme la position semi-assise ou la position debout prématurée. Différents appareils engendrent ce type de postures néfastes : chaise vibrante, siège d’auto ou coquille, balançoire, coussin, trotteur, marchette, transat, exerciseur, siège sauteur, Jolly Jumper, Bumbo, etc.

Les étapes principales du développement moteur

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Connaître les différentes étapes du développement de votre enfant vous permettra de le guider adéquatement et d’adapter son environnement (pour le sécuriser et pour lui fournir les outils nécessaires au passage d’une autre étape). La motricité libre ne permet pas à l’enfant d’acquérir plus rapidement les mouvements, mais les acquisitions seront de meilleure qualité.

Les grands principes de la motricité libre

  • Permettre à l’enfant de découvrir ses capacités physiques et d’explorer son environnement librement.
  • Ne pas mettre l’enfant dans une position qu’il n’a pas acquise par lui-même (assis, debout, quatre pattes…).
  • Observer, accompagner et encourager l’enfant, tout en lui offrant un environnement sécuritaire et stimulant.

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Les bienfaits

  • Respect de l’anatomie des articulations et des muscles
  • Développement adéquat et sans stress des courbes vertébrales
  • Développement physiologique naturel et optimal
  • Réduction des risques de plagiocéphalie
  • Guérison plus rapide des torticolis congénitaux
  • Favorisation chez l’enfant de son autonomie, sa créativité, sa ténacité, sa confiance en ses capacités et son jugement, son estime de soi, son plaisir, son sentiment d’accomplissement et de sécurité
  • Réduction des frustrations (être pris dans une position dont l’enfant ne peut se défaire)
  • Meilleure connaissance de son environnement et meilleure perception spatiale
  • Acquisitions plus solides

L’auteure du livre Le mystère des mères, la psychanalyste Catherine Bergeret-Amselek, affirme que la motricité libre permet à l’enfant d’être bien dans son corps, de se lier plus aisément aux autres et de se séparer plus facilement de ses parents.

Quoi faire

  • Aménagez un espace sécuritaire et adapté pour votre enfant. Éloignez les meubles, bouchez les prises électriques…
  • Installez l’enfant sur un tapis de sol ou un tapis d’éveil, sur le dos (la plupart du temps) ou sur le ventre (quelques minutes par jour, sous supervision constante). La position sur le ventre prévient les cas de plagiocéphalie et permet de renforcer la musculature du cou. C’est en évoluant au sol que votre enfant apprendra à marcher.
  • Choisissez des vêtements et des chaussures qui n’entravent pas la motricité comme le coton ou le jersey.
  • Fournissez des jouets d’éveil de différentes couleurs, formes et textures.
  • Lorsqu’il voudra se tenir debout, fournissez-lui une petite table ou bloc d’exercices pour qu’il puisse se lever. Les tables d’éveil sont parfaites à ce moment du développement.
  • Encouragez-le, mais ne faites rien à sa place. Vous pouvez lui montrer des objets colorés d’un côté, puis de l’autre pour qu’il veuille tourner la tête, par exemple. Choisissez vos mots : dites-lui « J’ai peur que tu tombes », plutôt que « Tu vas tomber ». Vous ne remettez ainsi pas ses capacités en cause.
  • Faites vérifier la colonne vertébrale de votre enfant par votre chiropraticien. La naissance est un processus traumatisant pour le corps et il est fréquent que des restrictions articulaires soient provoquées par le passage du bébé dans le bassin de la mère (et même lors de la césarienne). Une colonne vertébrale et des articulations libres d’interférences favoriseront un développement moteur optimal.
  • Soyez à l’affût. Si vous voyez que votre enfant présente des asymétries dans ses mouvements (tourne la tête d’un seul côté, se retourne toujours du même côté, se lève toujours sur la même jambe, avance sur les fesses…), consultez votre chiropraticien sans tarder.

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À éviter

  • Les positions non acquises. N’assoyez pas votre enfant (avec des coussins derrière lui, par exemple), ne le mettez pas debout (même s’il pousse avec ses jambes) et ne le tenez pas par les mains pour lui enseigner à marcher. Il découvrira toutes ces positions en temps et lieu, lorsqu’il sera prêt.
  • Les sièges de transition et exerciseurs. Les boutiques de bébé regorgent de ce type d’objets : balançoires, chaises vibrantes, exerciseurs, Bumbo, trotteurs, marchettes (illégales au Canada depuis 2004), Jolly Jumper, etc. Résistez! Ce sont de véritables freins au développement moteur de votre enfant. Il est certain que quelques minutes par jour ne nuiront pas à son développement et vous permettront peut-être de manger un repas chaud. Mais n’abusez pas. Ne laissez pas votre enfant faire la sieste (trop souvent) dans ce genre de transat ou dans son siège d’auto. Pour les promenades, choisissez une poussette que vous pouvez coucher à 180 o, ou encore un landau. Les exerciseurs où l’enfant tient debout suspendu par la fourche imposent une charge importante sur sa colonne vertébrale immature. Attendez le plus tard possible avant de l’utiliser. (Idéalement 9 mois, mais à cet âge l’intérêt est souvent déjà passé).
  • Les chaussures rigides. Afin d’entraîner les récepteurs et les muscles de ses pieds, laissez votre enfant en bas (ou encore mieux pieds nus) le plus souvent possible. Lorsque vient le temps de lui acheter des chaussures, privilégiez les semelles souples. Pour la garderie, choisissez des pantoufles de cuir antidérapantes de type Robeez. Elles remplaceront à merveille le soulier pour les activités intérieures.

Dans certaines régions du Québec, il existe des salles de motricité et des ateliers de développement moteur pour les tout-petits. Une belle occasion d’en savoir plus et de faire bouger son poupon dans un autre environnement.

N’oubliez pas de faire vérifier la colonne vertébrale de vos enfants régulièrement. Leurs apprentissages et les chutes multiples peuvent occasionner des troubles articulaires que votre chiropraticien pourra détecter avant même l’apparition de symptômes. Une chance unique d’optimiser leur développement.